Paris en manteau blanc - hiver 2010-

Notre capitale, tout de blanc vêtue, prend des airs de fêtes, des airs de Moscou, pour le plus grand plaisir des grands, des petits et des touristes. C'est un événement tellement rare, tellement éphémère, qu'il est bien difficile de le saisir. Tel le flocon si fragile dans sa chute, fondu à peine il effleure le sol parisien, chauffé par les voitures, le métro et le parisien pressé.
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Soudain les flocons tombent en ronde silencieuse, pourtant leur effet est étourdissant. La ville semble vide. On se retrouve seul dans une immensité blanche. La capitale parisienne prend des allures moscovite et s'endort sous son manteau blanc. Tout est calme, reposant, voire effrayant. Les seules silhouettes humaines sont de pierre, pétrifiées de froid, aux allures fantomatiques, disparaissant dans l'épaisseur du ciel cotonneux. Ce manteau blanc résiste au temps, aux jours, aux nuits, au ciel gris, bleu, et noir orangé. La grande dame observe ce spectacle de sa hauteur, de cette neige qui ne l'effleure. Cette neige résiste aux pas, au temps qui passe, et prend des aspects d'éternité quand soudain elle est gelée. Tout semble alors figé. Pourtant tic-tac, jour nuit, nuit jour, la roue du temps tourne. Alors que l'on s'habitue à tout ce blanc exubérant, à ce blanc presque agaçant, au bruit de la neige qui crisse, à la glace qui glisse, à la solitude des statues, soudain, sous un soleil brulant la neige fond en larmes.

Jardin des Tuileries sous la neige




Les parisiens sortent leurs parapluies pour se protéger de ce qui est perçu comme un déluge. On n'avait pas vu tomber autant de neige dans la capitale depuis trente ans. Les gargouilles prennent des allures de sculpture de glace et les toits sont recouverts de sucre glace. Notre Dame semble immaculée avec son habit blanc. La dame de fer quand à elle n'a que les bouts de pied dans la neige ! Vu de loin il semble que rien n’a changé pour elle. Elle domine largement par sa hauteur les quelques 15 cm de neige ! L’Ile Saint-Louis semble figée dans le temps. Quant aux eaux de la Seine, que l'on oublie face à toute cette neige, elles sont bien hautes pour un début d'hiver, et chargées de limons apportés par la neige fondue. La tour Saint-Jacques blanchie par son nettoyage, l’est encore plus avec ses épaulettes blanches. La cours du Louvre ressemble plus à une patinoire qu'autre chose. Il est d'ailleurs drôle t'entendre les parisiens se plaindre de toute cette neige glissante et verglaçante. C'est dommage qu'ils ne perçoivent pas la magie du moment, du blanc, de l'infini blanc et des petites empreintes dans la neige, de ce décor digne de Noël. D'autres sont heureux car c'est l'occasion de porter leurs tenues chic hivernales. Paris change de visage, de paysage et les toits déjà beaux habituellement deviennent magnifiques. Quand vient la nuit, les lutins de la neige sortent. La ville lumière s’anime et la neige laisse présager un magnifique Noël.

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