La Chine rurale : Sichuan tibétain -
partie 2 - Août 2012 -
Les petits commerces et les marchés se tiennent dans les petites bourgades qui deviennent des carrefours de rencontre. Les marchés sont organisés en secteur spécailisé. Du côté des bouchers la viande de yak est à l'honneur avec la découpe d'inpressionnantes carcasses. On y trouve également les canards laqués qui ont pignon sur rue dans toute la Chine. Les fruits et légumes sont d'autant plus nombreux que l'on descend en altitude. Ils sont issus d'une production locale. Le matin, les paysans arrivent à pied avec leurs dokos ou avec de gros paniers en motos. Dans les étales règne une ambiance fraternelle. C'est aussi l'occasion de discuter des derniers événements locaux. Les petits boutiques traditionnelles sont souvent tenues par des petits vieux, qui complètent leurs maigres retraites. Il y règne une atmosphère d'antan avec bien souvent une affiche ou une statuette de Mao. Ces rues commerçantes sont des lieux de rencontre où les hommes se réunissent pour jouer aux cartes, au Majong ou au Go. Là encore, la modernité menace ces traditions avec l'arrivée progressive de supérettes au détriment des petits commerces.
Les petits commerces
Ce mariage s'est déroulé dans un petit village du coté de Damba. La mariée vient d'un autre village situé une vallée plus loin mais où le dialecte est déjà différent. Les mariés parleront donc dans le dialecte officiel du Sichuan, le sichuannais. C'est par un temps pluvieux et boueux que les invités réalisent l'ascension des petits sentiers sillonant à travers les champs. La mariée arrive en voiture mais l'état des routes l'a mise en retard. Soudain un cortège de femmes arrivent en fil indienne avec la mariée en tête, suivit de près par les hommes. Ils ont tout revêtus leurs plus beaux costumes traditionnels. Arrivés dans la cour de la famille du marié, les badeaux sont déjà nombreux sur les toits. La famille proche est réunie sur la terrasse où du thé et de l'alcool de riz leur sont servi. Ensuite le repas débute par un premier service d'une centaine de personnes, auquel succéderont trois autres services. Les plats arrivent en profusion et ne sont pas terminés. Une cuisine en pleine aire est spécialement aménagée pour l'occasion avec une équipe de cuisiniers et de serveurs très nombreuse. Enfin l'après-midi se termine par des danses collectives traditionnelles. Finallement chaque membre des familles des mariés placent autour des cous du couple des écharpes de soie.
Mariage traditionnel
L'architecture des villages est très variable d'une vallée à l'autre. Elle reflète la disponibilité des matériaux de construction accessibles dans l'environnement proche. C'est l'altitude qui impose les changements de milieu naturel et donc le type de construction. A ces types de matériaux s'ajoutent des symboles culturels propres à chaque vallée et parfois à chaque village. A basse altitude, les maisons sont faites de séquoia avec une base en pierres, comme dans la région de Moxi. Les toits sont faits de tuile en terre cuite. L'habitat est groupé en hameaux au milieu des terrasses de maïs bordées de grands séquoias. En montant davantage, on découvre des maisons constituées uniquement de schiste et présentent un toit plat parfois recouvert d'ardoise. Le tour des fenêtres est peint avec des motifs colorés et géométriques. L'habitat est originellement dipersés au milieu des grandes étendues herbeuses dénudées d'arbre. Depuis 5 ans, le gouvernement chinois a décidé de regrouper les maisons, soit disant pour amener le courant. Un peu plus loin, dans la région de Damba, les villages sont accrochés dans le haut des montagnes qui bordent des vallées très encaissées. Leurs isolement à créé des dialectes et coutûmes propres à chaque village. Les maisons en pierre sont à étage avec plusieurs niveaux de greniers et terrasses pour gérer le stockage et séchage des récoltes. Les façades sont chaulées en blanc et le tour des fenêtres sont ornées de motifs colorés. Quatres pics ornes le toit plat. En descendant la vallée conduisant à la plaine de Shengdu, ce type de maison est décliné aux niveaux des ornementations avec des motifs et couleurs propres à chaque petites vallée. Malheureusement ces architectures traditionnelles sont très menacées avec une politique de restauration excessive, avec la destruction total de village par le gouvernemenent au profit de maisons neuves mais en ciment et la création de villes nouvelles tentaculaires aux immeubles gigantesques.
L'architecture des villages
Voyager au Sichuan et en Chine en général c'est être baloté entre un anonymat excessif et un accueil chaleureux. L'anonymat est dû à la densité de population essentiellement dans les villes. De plus l'individu est lui même anonyme dans un pays longtemps communiste. Ceci explique souvent l'incompréhension lorsque l'on veut prendre un portrait photographique individuel. La personne ne comprend pas pourquoi elle présente un interêt. A cela s'ajoute des groupes de touristes chinois parfois nombreux face à un tourisme étranger quasiment inexistant. Cependant, si l'on s'écarte des sentiers battus indiqués dans les guides, l'hospitalité est formidable, une fois la méfiance dépassée. Le sentiment d'étonnement laisse place à de la curiosité. Une fois le contact établi, la barrière de la langue fait souvent obstacle dans un pays où les habitants doivent apprendre une langue officielle, comme le mandarin, relégant l'anglais pour le futur. Les anciens sont les témoins vivants d'un Chine passée et féodale face à un changement dont la cadence est plus rapide que l'échelle d'une génération. Tous s'accélère, menant la Chine vers une modernité non pensée mais dictée par l'économie.&
Portraits du Sichuan