Le Gange sacré
- juillet 2007 -
Agra est une ville indienne de taille moyenne où le flux grouillant des rues est dense mais pas trop bruyant. Les rickshaws sont nombreux et transportent à la sortie des écoles des grappes d'enfants en uniformes bleus. Le point phare de la ville est le Taj Mahal, même si les quartiers autour sont très vivants. Ce mausolée a une architecture rappelant l'Asie centrale. Cela s'explique par le fait qu'il ait été construit par l'empereur Monghol Shah Jahan. J'ai eu la chance de le visiter le jour de son anniversaire. Ce jour là l'entrée est gratuite et des milliers d'indiens forment des queues infinies. De plus, le tombeau de la deuxième femme de l'empereur, pour qui a été construit ce mausolée, est exceptionnellement visitable. Dans une pénombre quasi totale des dizaines de pèlerins contournent le tombeau. L'atmosphère est suffocante et les murs ruissèlent d'eau ! Les rues étroites de la ville regorgent de petits commerces, où chacun a sa spécialité. Le travail du cuir est très présent et rappelle le côté industriel de cette ville. Une école coranique, avec sa cours carrée ornée d'un bassin, prodigue des cours en plein air. Les quartiers les plus démunis se trouvent le long du Gange où malgré la noirceur de l'eau les habitants n'hésitent pas à y laver leur linge.
L'anniversaire du Taj Mahal
Quand on monte vers le nord ouest, dans le piémont de l'Himalayen, le relief apparait à l'horizon et le climat devient plus frais. Là, il existe plusieurs villes saintes situées à l'embouchure du Gange. Haridwar est sans doute la ville la plus sacrée d'Inde. Ici, les pèlerins affluent de toute l'inde et ont parfois mis trois jours pour arriver là. Chaque jour à la tombée de la nuit ils se massent sur les berges du Gange pour y déposer des petites bougies flottantes. Cette fête des lumières est célébrée en mémoire des morts dont les cendres sont mêlées aux eaux du fleuve sacré. Les gens en profitent également pour se purifier dans l'eau. Des chaines ont été installées sur les rives pour éviter les noyades. Aux alentours du fleuve les rues sont remplies de scènes religieuses rappelant que le cœur de la ville bat au rythme de la religion hindouiste. D'impressionnants hôtels, destinés aux touristes indiens les plus riches, sont ornés de statues géantes de Shiva ou de Ganesh. La ville abrite également de nombreuses écoles de yoga, encore appelées ashrams.
Les pélerins d'Haridwar
La petite bourgade de Rishikesh, tout aussi sainte que sa grande sœur Haridwar, semble bien calme. Ici, c'est une ambiance intimiste qui règne sur les Gates. Les petites bougies sont pourtant aussi nombreuses à flotter sur des radeaux en feuilles de Pipal. Elles sont souvent accompagnées d'offrandes comme le riz ou les œillets d'Inde. Les boutiques d'offrandes sont très nombreuses. La nuit venue des prêtres Brahmans célèbrent la cérémonie du "Ganga Aarti" avec d'énormes lampes à huile en forme de chandeliers. Sur les hauteurs surplombant la ville, la forêt tropicale humide s'étale à perte de vue. Les petits sentiers mènent à de petits hameaux constitués de maisons isolées et entourées de rizières verdoyantes en terrasses. Les habitants de ces ethnies de montagne ont des visages qui rappelllent déjà les peuples Himalayens. L'hospitalité est intacte. Les enfants doivent se rendre chaque jour aux écoles situées à Rishikesh qui sont souvent à plus d'une heure de chez eux.
Les lumières de Rishikesh