Route de la soie en Ouzbekistan - juillet 2005 -

L'Ouzbékistan cette année là a connu pas mal de troubles liés à des manifestations à l'égard de la politique dictatoriale de Karimov. Le pays est un musée à ciel ouvert avec des villes datant de plus d'un millénaire et témoignant de la splendeur passée de l'époque de la Route de la Soie. A cette époque, les plus grands savants y enseignaient dans des universités uniques au monde. Aujourd'hui le tourisme reste discret et il est bien agréable de déambuler dans les anciens khanats.
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Boukhara fut, au Xe siècle, le "pilier de l'Islam" en étant le centre culturel et religieux d'Asie centrale. A cette époque, de grands penseurs y étaient présent, comme le philosophe Avicenne. Elle tombe sous la domination de Gengis Kahn en 1370. C'est seulement au XVIe s. qu'elle retrouva une certaine importance sur la Route de la Soie avec de nombreux caravansérails, des bazars spécialisés, des medersas et plus de 300 mosquées. Aujourd'hui de nombreux édifices de cette époque témoignent de cette splendeur passée. La majorité du centre ville est en zone architecturale protégée. Le gouvernement a lancé un projet de réhabilitation de tout le réseau de canaux et bassins, appelé Haouz, en le remettant à jour par remblaiement. Ce sont les soviétiques qui comblèrent l'ensemble lorsque la ville fut absorbée dans la RSS d'Ouzbékistan en 1923. Malheureusement ces restaurations stérilisent un peu les lieux avec une orientation touristique qui se fait au détriment des habitants. En se perdant un peu dans le dédale de petites ruelles, ont découvre des habitants adorables chez qui j'ai été de nombreuses fois convié à manger.

Boukhara la Sainte



Khiva est une ville possédant encore tous ses remparts d'Ichon-Qala de couleur sable. Elle tire son nom d'un puit, Kheivak, découvert par le fils de Noé. Ce puits est toujours visible. Khiva était un poste commercial de la Route de la Soie dès le VIIIe siècle et fut un haut lieu du commerce des esclaves jusqu'au XIXe siècle. Le khanat fut transformé en 1920 en république populaire du Kharezm par les russes, puis fut incorporé quatre ans plus tard dans l'Ouzbékistan. L'architecture du centre ville est très homogène du fait d'un programme de restauration datant des années 1970 et 1980. Cela a rendu une bonne part de la vieille ville semblable à un musée vide de vie. Il faut donc aller s'égarer dans les ruelles ou à l'extérieur des enceintes pour rencontrer les gamins qui se baignent dans les canaux d'irrigations. Khivase situe dans le delta fertile du Kharezm et est entourée de champs de coton et de vergers. La production de coton industrialisée par les russes et son irrigation a contribué à assécher la mer d'Aral. La chaleur l'été est insoutenable et monte rapidement à 45°C et plus.

La ville fortifiée de Khiva



Samarcande est la ville de la "Route de la Soie" par excellence. Son emplacement était stratégique, au carrefour de la Chine, de l'Inde et de la Perse. C'est la plus ancienne ville d'Asie centrale car elle fut fondée au alentour du Ve s. av.J.-C. Elle passa tous les deux siècles au mains d'un pays nouveau. Son apogée fut atteint sous le règne du Khan Timur, qui décida en 1370 d'en faire sa capitale, et de son petit fils Ulug Beg, qui contribua à son rayonnement intellectuel, notamment en créant un observatoire astronomique et des universités. Les medersas du Registan évoquent cette splendeur passée en étant l'édifice le plus imposant d'Asie centrale. L'une des medersas est ornée sur son portail de tigres, brisant l'interdit islamique de la représentation d'animaux vivants. La ville est animée par ses innombrables bazars avec de magnifiques marchés d'épices et de fruits et légumes. Il existe également un magnifique cimetière avec d'innombrables tombeaux organisés autour du plus ancien d'entre eux, qui abrite la dépouille d'un cousin du prophète, qusam ibn-Abbas. Il apporta l'Islam dans la région. C'est un haut lieu de pèlerinage.


Les bazars de Samarcande



En dehors des grandes villes, de nombreux villages exploitent tes terres pour le coton, les fruitiers ou encore les muriers blanc servant à nourrir les vers à soie. Il y a de nombreux champs qui souffrent d'un manque d'eau ou au contraire de crues répétées de la rivière voisine, entrainant une érosion. Les soviétiques ont industrialisés la culture du coton en Ouzbékistan plaçant le pays au troisième rang mondiale pour cette filière. Cela a eu pour conséquence d'assécher une grande partie de la mer d'Aral qui n'est plus alimenter par son principal fleuve dans lequel tous les agriculteurs pompent pour irriguer le coton. Si rien ne change, la mer d'Aral sera vide en 2025. La vie n'est pas facile mais les gens sont très accueillants et leur hospitalité est sans limite. Ils sont pour une bonne part autonomes d'un point de vue alimentaire. Il n'existe quasiment plus de nomade en Ouzbékistan, et ceux qui restent sont concentrés au niveau de la frontière du Kazakhstan. Le désert présent sur des milliers de kilomètres et donc devenu une zone inhabitée où il ne reste que les ruines des anciennes citadelles qui servaient de refuge aux sédentaires faces aux attaques des tribus nomades.

Entre campagnes et désert



Tachkent est une immense ville construite selon le model architectural communiste russe. Elle est encore pour la moitié russophone. C'est la plus grande ville d'Asie centrale. Les avenues sont larges et vertes mais les immeubles s'entassent et sont d'un gris déprimant. Ici comme ailleurs les russes ont laissé des infrastructures qui ne sont pas entretenues. La ville est pleine d'anachronismes, comme entre la collecte du verre qui se fait avec un cheval, alors que le métro est plus somptueux que n'importe laquelle des stations parisiennes. Le trafique est dense et rend l'atmosphère de la ville relativement polluée. Les montagnes situées à à peine une heure de la capitale sont prisées par les citadins et se sont vues équipées de centres thermaux Il est très agréable d'aller y séjourner dans un des anciens centres de vacances communistes qui étaient destinés aux fonctionnaires de l'état. Ces montagnes sont une zone d'élevage importante pour les moutons et vaches. Les bergers font pâturer leurs troupeaux sur les chaumes de façon itinérante.

Tachkent et ses montagnes

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