Le Royaume du Népal - partie 1 - Mars 2010 -
Kafléthok est un petit village brahman situé à environ deux heures de la capitale. Il tire son nom de la plus vieille famille du village qui a toujours une forte influence au niveau religieux. Les maisons sont dispersées sur les flancs des collines typiques de la vallée de katmandou. La vie du village est rythmée par le temple hindouiste qui fait retentir le son de l'harmonium au levé du soleil. La journée débute par la traite des buffles suivie de la collecte du lait en différents points du village. Le reste de la matinée est consacré aux champs qui sont organisés en terrasses irriguées par des sources. On y cultive essentiellement du riz en rotation avec divers légumes qui entreront dans la composition du Dalbat. Le milieu de journée est entrecoupé par une cérémonie de deux heures qui se déroule au temple. Les maisons situées en haut du villages abritent les basses castes, alors que la partie basse, plus proche de la route est celle des hautes castes. Les habitants sont encore autosubsidants pour la quasi totalité de leur nourriture. Mais l'exode rural a commencé et depuis 2004 les téléphones portables et le courant sont arrivés au village !
Le village de Kaflétok
Le Népal abrite une importante communauté bouddhiste dont une forte partie émane d'une vague d'immigration en provenance du Tibet. Le Népal a en effet une frontière commune avec le Tibet, et dans les vallées frontalières, comme le Langtang, se trouvent des villages tibétains installés là depuis une centaine d'années. A Katmandou les bouddhistes sont nombreux et comptent également de nombreux népalais convertis. Les quartiers tibétains sont regroupés autour des Stupas correspondant à de grands temples à ciel ouvert contenant des reliques de Bouddha. Ils sont souvent situés aux quatres points cardinaux. Les plus imposants sont "Monkey temple" et Swayambunath. Les croyants tournent autour du stupa en actionnant les moulins à prières disposés tout autour. Lors des jours de nouvelle lune les pélerins affluent de partout et un flux circulaire et grouillant se met en place. Ces temples sont agrémentés de centaines de drapeaux à prières aux couleurs des cinq éléments. Sur des planches de vieilles femmes s'allongent puis se relèvent de façon répétée tout en priant. Elles se prosternent en direction des yeux de Bouddha qui ornent le haut du stupa. Les tibétaines sont reconnaissables à leurs tabliers rayés et leurs nattes accrochées dans le dos. Mais ces places qui étaient il y a encore peu très paisibles se voient squatées par de jeunes affublés de leur mobiles !
La communauté bouddhiste
La capitale et ses villages périphériques ont été érigés par l'ethnie des Newars. Ce sont d'habiles bâtisseurs et sculpteurs sur bois. On leur doit l'invention de la pagode à toits multiples qui s'est propagée dans toute l'Asie jusqu'en Thaïlande. Mis à part au centre de la capitale, cette architecture remarquable est bien visible dans quelques petits villages situés à une trentaine de minutes de Katmandou. Les rues y sont étroites, pavées de briquettes rouges et bordées par des façades ornées de magnifiques balcons, fenêtres ajourées et pourtres sculptées. Ces boiseries sont toutes finement sculptées de dieux et déesses de la mythologie hindouiste. Le savoir faire des Newars est surtout visible à travers les sompteuses places royales où sont érigés de nombreux temples religieux et palais à toits multiples. Les bourgs sont organisés en quartiers d'artisants comme les potiers, les forgerons, les menuisiers. Les nombreuses scènes de battage des céréales ou de séchage de légumes rappellent que les champs sont tous proches et qu'une part importante des habitants sont avant tout paysans. Mais là encore la modernité est en train de désorganiser ce mode de vie. Partout des immeubles en béton viennent remplacer les façades ornées, les pavés disparaissent sous le bitume, les fontaines sont abandonnées et se tarissent. De plus, la nébuleuse Katmandou phagocyte ces villages créant une banlieu uniforme et poussièreuse où les champs sont absents.