Maroc : région de Fès - parie 1 - octobre 2010 -

Le Maroc est un pays où se côtoient traditions et modernité. Elles ne s’opposent pas mais cohabitent dans une mosaïque d'habitants où le plus jeune peut être plus traditionnaliste que l'ancien. Le pays se modernise très vite depuis l'arrivée au pouvoir du roi Mohamed VI, qui est très apprécié du peuple. Malgré un développement du tourisme exponentiel ces dix dernières années, certaines scènes de rue restent authentiques. Le contact avec la population n'est pas toujours facile car biaisé par des relations où l'aspect commercial prime sur le rapport humain.
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Moulay Idriss est la ville sainte du Maroc. Elle tire son nom de l'arrière-petit-fils de Mahomet qui vint s'installer à Volubilis au VIIIe siècle, fuyant l'oppression du nouveau califat de Bagdad exercé sur La Mecque. Moulay Idriss convertit les habitants à l'Islam devenant leur chef, fondant la dynastie Idrisside. Son mausolée fait l'objet d'une vénération qui attire plusieurs milliers de pèlerins chaque année au cours d'un grand Moussen. La vie quotidienne de cette bourgade située sur une jolie colline entourée d'oliviers est calme et rurale. L'économie locale repose sur la production d'huile d'olive. Même si la majorité des oliveraies appartiennent aux instances religieuses, suite à des donations, la récolte emploie une main d'œuvre locale abondante. A 5 km de là, Volubilis est aujourd'hui un ensemble de ruines gallo-romaines classées patrimoine mondiale de l'UNESCO depuis 1997. Le site est remarquable du fait de la présence de nombreuses mosaïques en bon état ainsi que des restes de monuments tels qu'un arc de triomphe, des thermes ou encore une basilique. Cette cité compta jusqu'a 20.000 habitants à son apogée et constituait l'un des avant-postes les plus lointains de l'empire romain. La ville fut abandonnée par les romains vers 280, face au soulèvement des tribus berbères locales.

La ville Sainte de Moulay Idriss



Chefchaouen signifie "regarde les pics" rappelant que la petite ville est entourée par les reliefs du Rif. A l'origine elle se dénommait "Chaouen" qui veut dire sommet. Chefchaouen est connue également sous le nom de "ville bleue". Sa caractéristique architecturale est l'utilisation de pigments bleue associés à la chaux pour badigeonner les crépis. Cette tradition a été introduite par la population juive de la ville dans les années 1930. La couleur bleu avait pour but de camoufler le vert symbole de l'islam. Ici tout est bleu, les façades, les portes et fenêtres, les escaliers, les minarets, les taxis, les tombes, la station de bus grande ligne et parfois les gens. L'architecture a été également influencée par la culture andalouse. La ville fut fondée par Moulay Ali comme base des tribus berbères du Rif. Elle prit son essor avec l’arrivée de réfugiés musulmans et juifs fuyant les persécutions de Grenade en 1494. A l'époque la ville était interdite aux chrétiens sous peine de mort. Elle fut occupée par les troupes espagnoles à partir de 1920. Ils y restèrent jusqu'a l'indépendance du pays en 1956. Aujourd'hui la ville est assaillie par des touristes espagnols qui y séjournent pour le week-end. Certains achètent les vieilles demeurent de la médinas. La cité se vide progressivement de ses habitants et ces marchés à la faveur du tourisme et de ces boutiques de souvenirs.

Chefchaouen la ville bleue




Les tanneries de Fès sont réputées dans le monde entier et ont contribué à donner le terme de maroquinerie à la filière du travail du cuir. Les procédés utilisés pour travailler le cuir sont inchangés depuis le moyen-âge. Les conditions de travail des ouvriers, organisés en corporation, sont très rudes. Le métier se transmet de père en fils. Les cuves dans lesquelles sont traitées les peaux sont en argile et n'ont jamais changé de structure mise à part que certaines ont été carrelées. La préparation d'une peau se déroule en plusieurs étapes faisant appel à des procédés très anciens. Les peaux sont badigeonnées avec "le poisau", qui permet de décoller les poils qui seront transformés en tapis par les femmes. Ensuite elles sont plongées dans des bassins contenant de la chaux, ce qui fait gonfler la peau et permet d'enlever les surplus d'épaisseur afin de rendre les peaux les plus fines possibles. Elles sont ensuite rasées à l'aide d'énormes râpes qui enlèvent les résidus, pour obtenir une peau fine et douce au toucher. Ensuite elles trempent un à deux jours dans de la fiente de pigeon, qui grâce à l'ammoniaque qu’elle contient, assouplit le cuir. Enfin, elles macèrent dans des bassins de son de blé pendant 15 jours, pour ôter les odeurs du traitement précédent. Il ne reste plus qu'a teindre les peaux dans différents colorants naturels comme le coquelicot, de la menthe pour le vert, de l'indigo ou le safran.

Les tanneurs de Fès

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