Maroc : région de Fès - partie 2 - octobre 2010 -

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Fès possède une cité médiévale fortifiée qui est la plus ancienne du pays. Cette médina abritée derrière ses remparts a traversé les époques sans perdre totalement son âme. C'est la plus grande ville piétonne au monde car son dédale de ruelles étroites ne permet pas le passage des voitures et les mobylettes sont très rares. Ici le temps s'est arrêté et les odeurs d'épices, de poulet et d'encens viennent troubler les sens. L'étranger perd rapidement son sens de l'orientation et tombe dans les filets des petits rabatteurs. Chaque quartier possède ses artisans comme les forgerons, les charpentiers, les ciseleurs ou encore les potiers. Chaque ruelle entraine dans un autre univers et seules les rares places intérieures permettent de voir un peu clair. Les petits commerces fleurissent de partout à même le sol ou sur une modeste étale. Quelques légumes ou quelques poules peuvent donner naissance à un stand. Chaque commerçant et artisan se cantonne dans une niche de métier très précise, laissant du travail pour tout le monde. La Médinas de Fès est un souk à ciel ouvert. Malheureusement l'âme de cette cité est menacée par les étrangers trop nombreux qui rachètent des anciennes demeurent et obligent à faire place pour le développement d'un tourisme de luxe. Progressivement la vieille ville est vidée de ses artisans, ses commerçants, et ses habitants, au profit des boutiques touristiques. La ville musée est proche !

Les commerçants Fessis



Fès se divise en deux ensembles architecturaux séparés de plusieurs siècles : la Médina médiévale et la ville nouvelle. La médina est construite sur un model typiquement oriental. Les demeures individuelles sont refermées sur elles-même et ne laissent rien apparaître de leur faste. Cette organisation fermée garantie une fraicheur de l'habitat dans une région aride. Ces Riads sont souvent somptueux et constitués de successions de cours bordées de colonnes, elles-même ornées de carreaux de faïence vert et bleu. Les portes et fenêtres de cèdre sont peintes et sculptées. La cours principale possède en son centre un ou plusieurs bassins. Malheureusement ses palais sont de plus en plus rachetés par des investisseurs étrangers à titre privé ou pour les transformer en hôtels de luxe. Le fassis moyen n'a pas les moyens d’entretenir ces demeures et migre vers la ville moderne. L'eau des bassins privés et des fontaines publiques a arrêté de couler car une société étrangère a privatisée le réseau d'eau et les gens n'ont pas les moyens de payer. Les mosquées très nombreuses sont également un reflet du savoir faire des artisants, avec des cours somptueuses où se côtoient le bois, la pierre, le stuque et la faïence. Elles sont souvent inaccessibles aux non musulmans afin de préserver ces lieux où les prières rythment la journée. Cependant les anciennes écoles coraniques sont pour la plupart abandonnées et près de 14000 édifices auraient besoin d'une réhabilitation. Quand des travaux sont réalisés, c'est pour restaurer dans le luxe touristique. Fès a toujours été la capitale intellectuelle et culturelle du Maroc. Les Fassis vous diront que la femme du roi vient de cette ville ainsi que de nombreux intellectuels. L'ouverture au monde de Fès est en train de se retourner contre ces racines. La ville moderne avec ces appartements climatisés empilés dans des tours et ces larges avenues au climat de fournaise n'est pas un model d'architecture adapté au climat local. Le défit du futur sera de préserver une cité médiévale vivante et non de la transformer en ville musée sans âme.

L'architecture de la Médinas de Fès




Sur les routes du Maroc, la vitesse modérée des transports en commun permet d'appréhender la vie des zones rurales. Devant nos yeux défilent des paysages encore animés d'hommes et de femmes travaillant le sol. Ils jardinent le paysage le plus souvent avec la simple traction animale. Les paysages varient du Rif avec ses forêts de chênes verts et ses montages aux paysages d'oliveraies à perte de vue, aux paysages arides de la région de Fès. Le bord de route est pâturé par de nombreux troupeaux de moutons dont le gardien est souvent un simple gamin. Les petits ânes restent encore le moyen de transport le plus fréquent pour de nombreux paysans. Pour les longues distances le covoiturage en camion reste le moyen le plus sûr de relier deux villes distantes. Une partie de ces campagnes a été modernisée et des tracteurs labourent profondément les sols. Mais l'érosion s'installe dans les régions vallonnée et la fertilité part dans les ruisseaux. Les routes sont de bonnes qualités car elles font parties des priorités du roi Mohamed VI. Ces routes permettent de pénétrer de plus en plus loin dans le cœur du Maroc, lui enlevant chaque jour un peu plus sa culture au profit de la mondialisation et de "la Modernité" !

Sur les routes du Maroc

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