Le Sultanat D'Oman - partie 2 - Avril 2011 -
Dans tous les bourgs et villes se tiennent des marchés ou souks hebdomadaires. Ce sont des points de rencontre fort qui drainent les paysans et éleveurs des villages alentours. On y trouve tous les produits alimentaires des différentes parties du pays. Ils démarrent très tôt, vers 6h00, du fait de la chaleur journalière et l'activité s'estompe en fin de matinée. Ils sont souvent organisés en halles semi-ouvertes spécialisées dans un domaine: fruits-légumes, poissons, fourrages, dattes, poissons... Certains marchés, comme celui d'Ibra ou de Nizwa, sont réputés pour leur marché aux bêtes qui se déroule dans un cercle d'acheteurs potentiels. Chaque lot d'animaux, moutons, chèvres, vaches défilent aux milieux des acheteurs qui font leurs offres au passage. Les plus gros marchés ont lieu les week-ends, pour les musulmans le jeudi et vendredi. C'est l'occasion de mettre ces plus beaux vêtements et objets d'apparats. Les hommes portent des turbans ou petites toques brodées, leurs Kandjars qui sont des couteaux à lame courbe placés dans un étui orné de fils d'argent. Ils ont souvent de petites canes souples en roseau ornées d'argent. Certains viennent encore avec leur fusil en bandoulière. Les femmes sont habillées de voiles très colorées et de tunique brodées. Certaines zones des marchés leurs sont réservées et les hommes y sont interdits. On y négocie des vêtements, tissus et broderies.
Les marchés aux bêtes
C'est au milieu de nulle part, sur un morceau de sable du littoral à la sortie de la ville de Barka, qu'a lieu deux fois par mois, en dehors de la saison chaude, des combats de taureaux. Cette tradition très ancienne existe sur toute la côte nord de l'Oman et dans les pays arabes voisins. A Barka, une arène sommaire en béton a été construite. C'est en fin d'après-midi que les taureaux sont amenés par leurs propriétaires qui arrivent à pied ou en camion. Les bêtes sont maitrisées par deux cordes dont l'une passe par un anneau dans le nez et l'autre à la patte avant droite. Ils sont attachés à de puissants piquets métalliques prévus à cette effet et situés en périphérie de l'arène centrale. Rapidement des centaines de spectateurs, surgissant de nulle part, prennent place sur les gradins ou à même le sol. Les taureaux s'affrontent entre eux à condition qu'ils aient le même gabarit. Ils sont placés face à face et une fois tête contre tête, c'est le premier qui fléchira le cou qui aura perdu. Les combats durent au maximum 2 ou 3 minutes sous l'œil vigilant de deux arbitres munis de canes. Parfois les taureaux dévient et il n'est pas rare de voir les spectateurs assis au sol se sauver en courant. Il faut parfois quelques hommes pour séparer les taureaux engagés dans leur combat. Ici point de violence envers les animaux et point de pari d'argent, interdit par le coran. Gagner un combat est avant tout une question de fierté et d'honneur.
Les combats de taureaux
Les Wadis correspondent à des rivières temporaires ayant des débits violents lors des fortes pluies. Elles sont localisées dans des vallées étroites qui prennent naissance dans de véritables canyons qui entaillent les plateaux d'altitude comme celui du Saiq situé à plus de 1000m. Ces profondes entailles drainent tout le long de leur parcours les sources karstiques issues des plateaux. Ces canyons sont souvent invisibles jusqu'au dernier moment et le passage d'une vaste plaine caillouteuse désertique à un dédale verdoyant et ombragé reste surprenant. L'eau, qui y circule quasi toute l'année, a permis l'installation de nombreux villages dont les maisons s’étalent en bordure jusqu'au endroit les plus encaissés. Les palmiers dattiers, manguiers, goyaviers irrigués, via les systèmes de Falaj, rendent ces canyons très verdoyants. La main d'œuvre travaillant dans ces plantations est souvent originaire du Bengladesh. Ces travailleurs sont là pour trois années, coupés de leurs familles, et rentrent deux fois l'an. En période sèche, les rivières se limitent à de grosses marmites d'eau où les enfants viennent se baigner. Dans les wadis de Rustaq ou Nakhal affleurent des sources thermales dont l'eau est à plus de 40°c. Elles sont partiellement canalisées pour les ablutions près des mosquées.