Roumanie : de la Transylvanie à l'Apuseni
- partie
1 - juillet 2008 -
Cette région est connue avant tout pour sa laine produite par la race de mouton transylvanienne. C'est un mouton à poils longs, fin et légèrement ondulant. Les vieilles femmes file la laine et la tricotte tout l'hiver pour en faire des pulls bien chauds. Ici les troupeaux sont partout accompagnés de leurs bergers, jeune ou vieux, dans des pâturages immenses, couverts d'ombellifères, qui occupent des terres au sol pauvre et sec. Ces pâturages sont utilisés de façon itinérantes et sont en parallèles fauchés. Les tas de foin encore réalisé à la main ponctuent le paysage. Certaines petites vallées s'appuyant sur les contreforts des Carpates se sont spécialisées dans l'élevage du buffles et la fabrication de la mozarella. Il est toujours surprenant de voir d'immenses troupeaux de buffles encombrer les petites routes de ces vallées alors qu'ils rentrent pour être traits. Leur nombre est tellement important qu'ils ont profondément modifié le paysage créant de vastes prairies à l'herbe coupée très rase, rappelant les plaines d'Asie du sud-ouest. Ces petits éleveurs font un pied de nez aux énormes élevages organisés en kolkhozes et dont l'on croise les ruines au détour des routes.
Les troupeaux de plaine
L'Apusénie est une région qui préserve encore de nombreuses traditions agricoles datant d'un autre âge. C'est un massif calcaire formant d'immenses plateaux situés à une altitude d'environ 800 m. La haut, se trouvent d'étranges chaumières aux toîts de paille totalement démesurés dont les pignons sont parfois renforcés d'une croisée en bois, rapellant les habitations viking ! Ces habitations étranges n'en sont pas vraiment. Elles servent de greniers à foin pour les paysans, qui fauchent toutes les prairies des plateaux manuellement. Les gens vont y travailler plusieurs jours de suite et dorment temporairement dans ces granges qui disposent d'une pièce à vivre. Quelques vivres y sont stockées et souvent les gens dorment dans le foin. La récolte est essentiellement descendue avec des chariots à boeufs. Au pied de ces plateaux sont installés des villages dont les habitants sont originaires de Hongrie. L'architecture des maisons est typiquement germanique avec l'alignement des pignons et les volets colorés. On y cultive des fruitiers, de la vigne et des céréales. L'élevage de chèvres est courant car adapté à des pâturages relativment secs.
Les chaumières d'Apuseni
C'est au col de Prislop, situé entre le Maramures et la Transylvanie, qu'a lieu chaque année en étè une grande fête où de nombreux villages de la région se retrouve pour danser. Chaque vallée possède ses costumes traditionnels et ses propres danses. Les groupes font leurs démonstrations chacun leur tour, dans un festival de couleurs et au son du boutchoum, sorte de trompette en forme de cor. Ici, le folklore est traditionnel et coutumier, car les costumes portés sont les mêmes que ceux mis le dimanche dans les villages. L'organisation de la fête est restée aussi très traditionnelle, avec un lieu de recontre situé à la croisée de deux régions et dans un cadre très sauvage. Il n'y a pas d'infrastructures lourdes mises en place ce qui permet de rester à une échelle très humaine. C'est aussi un petite fête foraine où l'on rencontre quelques tziganes. Non loin de là, un petit bar situé en pleine montagne est tenu par un célèbre chanteur de musique folklorique. Le patron ne se fait pas prier pour lancer la chansonnette.
La fête du col de Prislop