Le Sri Lanka -
partie 1 - Août 2011 -
Au centre de l'ile se trouve un massif montagneux culminant à 1600 m d'altitude. C'est ici que les colons anglais installèrent les cultures de thé qui ont besoins de fraicheur et d'humidité. C'est une épaisse brume qui s'installe pendant toute la mousson et qui arrose en continue les champs de théiers. Le thé est récolté à la main par les femmes des villages Tamouls. Cette main d'œuvre arriva de façon saisonnière d'Inde, avec l'implantation de la culture du café. Secondairement les colons substituèrent le café par du thé, plus rentable économiquement. La récolte se faisant toute l'année, les tamouls s'installèrent définitivement sur le sol cingalais. Cette population vit dans des villages modestes éparpillés dans les montagnes. Les jeunes pousses de thé sont récoltées 8 heures par jour par les femmes. Elles s'engouffrent jusqu’a la taille dans ces épais buissons et égalisent, via leur bâton, les théiers. Cette récolte se fait sous la tutelle d'un surveillant et de son chien. Toutes le deux heures, elles redescendent aux points de pesé des feuilles, qui sont ensuite asséchées. C'est l'occasion pour les ouvrières de prendre une collation et de boire du thé chaud préparé sur place dans de gros chaudrons. Les feuilles sont ensuite acheminées aux usines par tracteurs. Là bas, des ouvriers déchargent les sacs à dos d'homme par cinq ou six, ce qui représente une charge d'environ 40kg ! Les sacs dont repesés puis les feuilles sont étalées dans des séchoirs. Un étage plus bas les feuilles sont broyées puis entrent en fermentation contrôlée. Après plusieurs mélanges, broyages, et déshydrations on obtient plusieurs gammes de thés dépendant de la variété et du process. Le thé est alors ensaché une dernière fois pour l'exportation. Le thé représente la première exportation du pays qui le 3ème producteur mondial.
Le thé de Ceylan
Toutes les côtes sont bordées de villages de pêcheurs où sont installés des ports de tailles variables. Les techniques de pêche sont spécifiques à chaque région. La technique de pêche la plus surprenante est celle des "Sticks Fisher Man". Elle est pratiquée par quelques villages situés sur la côte sud. Les hommes possèdent un emplacement héréditaire dans les rochers du littoral où est enfoncé un énorme pieux de bois. Les hommes y grimpent à marée basse et y restent pour pêcher la sardine en fin de journée. Les sardines sont présentes quand l'eau est claire. Il existe également des perches plus imposantes servant à la pêche aux bars. Sur la côte Ouest les pêcheurs utilisent des catamarans traditionnels en bois, appelé Oruwa, munis d'un énorme balancier et de voiles confectionnées d'un assemblage de pièces de tissus. Ces pièces forment une mosaïque de couleurs brunes spécifique à chaque bateau. Les bateaux partent au levé du jour et rentre quand les vents d'inversent et peuvent les ramener vers la côte. Le retour dépend donc des saisons et de la météo journalière. Sur la côte Est, on pratique une pêche collective à l'aide d'un filet constitué de fibres de cocotier. Le filet est déposé par une barque à balancier puis il est tiré depuis la plage par une équipe de 12 à 30 pêcheurs. On pratique également la pêche à la crevette avec de petites barques et d'épervier lancés habilement. Sur les nombreux lacs d’eau douce situés à l’intérieur des terres, on pêche aussi activement. La pêche reste donc très largement familiale et artisanale. Par contre, la diversité des techniques a tendance à disparaitre au profit des petites embarcations en fibre de verre et motorisées.
Les pêches traditionelles
Perahera signifie littéralement "procession". Cette procession s'organise autour d'une relique de la "dent de bouddha". Elle est donc strictement liée à la religion bouddhiste et se déroule pendant les 15 jours de pleine lune du mois d'août. Elle prend la forme d'une énorme fête qui met en effervescence la ville de Kandy, capitale culturelle du Sri Lanka. C'est la plus grande fête d'Asie du Sud-Ouest. Les villageois de la région de Kandy forment la procession qui s'organise suivant des équivalents de castes. On distingue les porteurs de feu, qui éclairent le défilé via des torches géantes dont l'extrémité fonctionne avec des noix de coco séchés. Les musiciens, placés au dessus dans la hiérarchie sociale, sont organisés en école dirigée par un maître. Enfin les danseurs, caste la plus haute, qui réalisent les danses divines. Chaque village constitue donc une portion autonome de la parade. A toute cette agitation humaine viennent s'ajouter les éléphants sacrés dont le nombre dépasse les 200 ! Il sont parés de costumes multicolors qui n'ont rien à envier à ceux de danseurs et sur lesquels se surajoute des guirlandes éléctriques. En tête de la procession se trouve le plus imposant des éléphants munit d'énormes défenses et portant un reliquaire surmonté d'un baldaquin. Il contient la relique de la dent de bouddha. C'est l'object religieux le plus sacré de tout le Sri Lanka. Mainte fois elle fut déplacée et cachée pour ne pas tomber entre les mains des colons. Il est dit que seul une réplique circule lors de la procession. Le temple de Kandy a été contruit autour de cette dent. L'entrée du temple est munie d'un gigantesque portail, permettant d'y faire entrer l'éléphant qui mène le défilé afin de le preparer à recevoir la dent. La procession dure 15 jours de pleine lune, au cours desquels chaque soir a lieu un défilé durant entre 2h et 4h. Les fidèles viennent en pélerinage de l'ile entière et submergent la ville de Kandy. Ils s'intallent assis sur les trottoirs en début d'après-midi, alors que le défilé commence à la tombée de la nuit. Cette ferveur religieuse est visible également à la fin de la procession. Chaque élève se prosterne devant son maitre d'Art et tous se prosternent devant le temple de la dent.
Perahera de Kandy
L'ile du Sri Lanka est en large majorité bouddhiste à plus de 80%. L'ampleur de la Perahera en donne un aperçu. Partout, en ville et en campagne, sont dressés des temples bouddhistes dédiés aux différents bouddhas mais également à de nombreux dieux connexes. le pays se revendique le berceau du bouddhisme mais la question n'a pas été totalement tranchée par les historiens religieux. Le débat reste ouvert en ce qui concerne la primotée des premières représentations de Bouddha entre l'Inde et le Sri lanka. Les moines bouddhistes actuels n'ont plus une vie d'ascète et certaines incohérences sont revendiquées par la population. En effet, certains se marient, d'autres roulent en 4x4 de luxe! Les temples sont construits autour d'un Pipal qui est l'arbre où Bouddha méditait. On trouve aussi de nombreuses Dagobas qui contiennent des reliques de Bouddha. L'hindouisme est la deuxième religion représenté. Elle compte beaucoup de tamouls. Les temples hindousites sont très colorés et très chargés en ornementations. Ganesh est un dieux vénéré dans de nombreux temples. On compte également de nombreux chrétiens dont la convertion date de la colonisation portugaise. Les anciennes villes portuaires et donc marchandes, en sont le berceau comme à Négombo ou Galles. Bien que moins nombreux, on trouve aussi des musulmans notament dans certains villages côtier comme Hambentota. Les différentes religions sont très imbriquées avec des rites partagées et des édifices religieux construits les uns prêts des autres au sein d'une même ville.
Pluralité Religieuse